X
Autre, Cote divoire
MON FILS M’A DIT… (poème par PASS)
15 décembre 2010 0

Une semaine passée dans la frayeur
N'ayant jamais ressenti une telle peur
Sauf celle qui me rappelle
L'agression qui a causé la mort de mon paternel
Je tremble comme une feuille à  chaque bruit
Une porte qui se ferme, une casserole qui tombe, même un début de pluie!
Mon fils du haut de ses 75cm et lourd de ses 10 kg n'arrête pas de jouer et de crier
Et moi de mon mètre 71 et de mes ...kg le prie d'arrêter
Car on ne sait jamais, son bruit peut nous attirer
Des âmes de mauvaise volonté
Soudain mon fils s'arrête, l'air grave, penche la tête comme un grand
Et me dit du profond regard de ses yeux innocents
"Maman, pourquoi crains tu?
Pourquoi perds tu le temps qu'il te reste à  vivre en imagination incongrue?
Pourquoi m'empêches tu de célébrer la vie?
N'as tu pas confié ta vie au Messie?
N'est-il pas ton Berger, Celui par qui rien ne peut te manquer?
Tu n'arrêtes pas de me dire qu'Il a un plan pour chacun
Qu'un jour avec Lui nous ne ferons plus qu'un.
Que nous devons profiter du temps qu'Il nous donne ici
Pour réserver notre place là -bas.
Alors moi je veux transmettre la joie, le rire
Eviter de penser au pire
Partager l'amour et les embrassades
Et penser que ce moment n'est qu'une passade.
Tu m'as toujours dit que Dieu est au contrôle.
Moi, ces gens, je les trouve bien drôles
Car ils ne se rendent pas compte du mauvais tour qu'ils se jouent à  eux mêmes
en mettant en péril la vie de leurs soeurs et frères.
Viens Maman, viens danser avec moi!
Souris à  la vie, fais resplendir ta foi!
Dieu est au contrôle, Il me l'a dit à  moi!
...J'ai dansé avec mon fils...qui à  chaque chanson criait "diss!diss!"(bis!)
...J'ai dansé avec lui et je continue encore aujourd'hui.
CONTINUE READING ...
Autre, Cote divoire, Société
ECRIRE L’HISTOIRE (poème par Stéphane)
8 décembre 2010 0

Il est rare mais l'œil doit savoir le reconnaître,
Cet instant où ta légende doit naître,

Quand ce moment se présentera
Que veux-tu que l'on retienne de toi ?
Un de plus, rien qu'un autre candidat
Dans sa quête du fauteuil du roi ?
Un vaniteux aux longues dents,
Au regard aussi lointain que le nez
La seule volonté d'être le président
D'un peuple que tu auras condamné.
Ou voudras-tu ton image dans nos livres
Comme celui qui nous a fait revivre?
En faisant le choix de la paix
Ton nom restera dans nos mémoires à  jamais
Veux-tu être l'un des héros de cette nation,
Encensé par toutes les générations.

Pour l'un ou l'autre, voici le moment
Pour entrer dans l'Histoire, et en être un monument.

CONTINUE READING ...
Autre, Cote divoire
ENCRE INDÉLÉBILE (poème par P.A)
8 décembre 2010 0

L'index taché d'encre indélébile,
Pour accomplir un devoir de citoyen
Des votants, moins qu'au premier tour, jubilent
Parcourent la file de regards suspicieux au voisin.

Duel entre l'homme de la situation ou la solution
Patience pour les résultats d'une élection
La mascarade d'une proclamation
Deux présidents pour une seule nation

Quand pour certains la CEI est forclose
Pour d'autres, la cour constitutionnelle est partisane
Les séances de politesse sont closes
Place aux scénarii de fanatiques insanes

La peur est à  nouveau la colocatrice
D'un ivoirien sans emploi et affamé
D'une jeunesse désœuvrée et mal formée
Une république autrefois encensée devenue insensée

L'unanimité des critiques zélatrices
S'est muée en opinions vitupératrices
Le pays de Félix Houphouà«t Boigny
Est aujourd'hui une patrie à  l'agonie
CONTINUE READING ...
Autre, Cote divoire, Société
RÉALITÉ TRÉS IVOIRIENNE (poème par Stéphane)
8 décembre 2010 0

Je suis un érudit au milieu d'abrutis
Ou non! Un autre abruti parmi les abrutis
Car ma seule volonté ne changera rien
Et au fond, qui sait vraiment ce qui est bien?

Je suis enfant d'un peuple d'idiots,
Qualité transmise de père en fils
Fruit de la culture de sombres sots
Qui ont fait de leur intelligence un sacrifice.

Car il n'existe plus ici la remise en question
Qui oblige un esprit à  choisir la bonne direction
Surtout quand il a été privé d'éducation.

Elle nous abreuve de paroles bien stériles,
Nous prie de voir en ses messages parfois vils,
La vérité universelle, notre nouvel évangile.
CONTINUE READING ...
Autre, Cote divoire, Société
UDT, LA DEVISE (poème par Stéphane)
25 novembre 2010 0
Dans ce pays, nous sommes unis.
Qui dit le contraire, a menti
Assis, autour d'une bière, dans un maquis
A la Rue Princesse ou à  Marcory.

Chez nous, tu vois, il y a la joie.
On se lève, on bouge, on tournoie
Sur un air dont on ne comprend pas les paroles
Mais le rythme endiablé joue bien son rôle.

Douk Saga disait: "Seul le travail paie"
Bien su et bien compris de tous désormais,
Comme la devise de la nation de l'Eléphant,
UDT, Union pour la Danse et le Travaillement.

Merci à  tous ceux qui par leurs commentaires sur mon poème LA DEVISE ont été à  l'origine de cette version
CONTINUE READING ...
Autre, Cote divoire
AU BOUT DE LA CROIX (poème par Eugénio)
23 novembre 2010 0

Notre longue course s'achève bientôt, c'est indéniable !
On peut sentir la tiédeur de l'horizon sans voir plus loin
Comme un mirage avec une myriade d'images instables,
Une blanche lueur qui parfois s'allume et parfois s'éteint.

On a marché sous l'impulsion d'horloges asynchrones
Nos pas en sont devenus gauches, lourds et  hésitants,
Nos oreilles agacées par leurs discours qui résonnent :
Verbiages plats et haineux aux pouvoirs anesthésiants.

Notre longue course s'achève bientôt, c'était écrit depuis
Que nous avons pris en main nos vies, objet de leurs paris,
Qu'on s'est armé de courage et de raison pour assumer,

Protéger nos vieux rêves, ceux qu'on a nourri et chéri
Qu'on a longtemps porté comme de lourdes croix
Et qui sur un bulletin à  choix multiples ouvre la voie.
CONTINUE READING ...
Autre, Société
VOYAGES EN WAREN (par KWAMENAN)
22 novembre 2010 0

J'crois que les histoires d'amour, on vous en a conté avec beaucoup d'entrain
Et quand je vois tous ces slammeurs à  l'eau de rose, Je n'aimerais pas en être un.
Pourquoi tu crois que tant de gens font la queue dans les gares de woro woro,
Pourquoi tu crois qu'on perd tant de temps avant d'arriver en sueur au boulot.


Les warens démarrent souvent au moment où l'on s'y attend le moins,
Et les histoires de monnaie te font descendre sous l'oeil impuissant des témoins,
Les témoins c'est les gens dans le rang ayant la monnaie
Et qui s'empressent de prendre ta place en évitant de te regarder en face,
Les autres dans la queue, sous le soleil ardent regardent le waren s'éloigner Avec un sourire inquiet,
Toi aussi tu t'éponges le visage et tu imagines déjà  les commentaires de ton boss
Qui te fera la morale comme si tu étais son gosse.

Certains pensent qu'on empreinte les warens parce qu'on n'a pas les pieds sur terre,
Chacun y va de son pronostic sur la destination de nos voyages,
Pour la plupart le waren t'envoie au cimetière dès le premier accrochage.
L'habitude des warens change forcément ton comportement,
Dès le premier jour, ça semble amusant
Mais au fur et à  mesure, ça devient harassant
À un moment donné, tu calcules pour occuper la place de devant
Mais soit sûr que c'est le meilleur moyen d'arriver en premier les pieds devant

Dans le waren, y a pas de compartiment,
Tu ne peux te fier qu'au chauffeur et à  son comportement
Siège arrière entre deux vendeuses de piments ou seul devant cheveux aux vents,
La mort par accident peut te trouver à  n'importe quel moment,
C'est pourquoi, en warens, on n'a d'autre choix que de rester vigilant

Dès les premiers virages, tu sors déjà  ta bible et ton chapelet,
Tu calcules pas derrière la vitre le défilé des gos
Qui se déhanchent en jeans taille basse
Tu te sens croyant, tu te sens enfant de Dieu, fervent
Parce que tu vois la mort arriver devant
À chaque dépassement dangereux, tes prières montent plus haut dans les cieux
Tu es tellement stressé que t'as presque envie d'étrangler le chauffeur
Pour qui ta vie ne vaut rien à  côté de la recette qu'il doit se faire.
Mais ton stress ne dure qu'un temps et ton cœur retrouve son rythme normal
Que lorsque tu refermes la porte de ce tas de ferraille qu'on appelle France au revoir

Toi tu te dis que tu n'y es pour rien et que c'est Dieu
Qui t'accompagne à  chaque voyage,
Le ronronnement du waren te saoule et le virage de la corniche t'effraie,
En plus, faut que tu te lèves chaque matin que tu marches jusqu'à  la gare
Tu vas encore reprendre le waren, revoir le chauffeur à  l'haleine qui pue le stricker.

C'est comme ça, on n'a pas le choix.
C'est la galère qui se moque de notre bonheur.
Sur la vitre arrière du waren, la vérité est écrite en toutes lettres
Avec quelques fautes de français : Dieu seul est le S-O-V-E-U-R !
CONTINUE READING ...
Autre, Société
AVEUGLE (poème par P.A)
17 novembre 2010 0

Autour de moi le noir
C'est tous les jours le soir
Soleil ou lune, c'est tout comme
Mon univers est monochrome.

Mes doigts fébriles
Tentent de se rendre utile
Piètre substitut de ma vue
Ils ne commettent que bévues.

J'ai un sourire en coin
Devant l'ingratitude des humains
Pour qui, voir est un gain
Aussi banal qu'anodin.

Les rêvent m'inondent l'esprit
La réalité me contraint à  plus de modestie
J'ai l'intelligence d'un érudit
Mais à  la mendicité je suis réduit.

Travail, amour, mariage
Pour moi un mirage ?
Les diplômes ne sont pas gages
De mon avenir en pied de page

Ma vie est une aumône,
Puisque mes yeux se sont fait none
Devant la mosquée d'Adjamé
Mon écuelle accueille votre sous rescapé.

CONTINUE READING ...
Autre
LA MORT DE L. (poème par L.)
17 novembre 2010 0

On a tort de changer de main comme de stylo
Quand la droite est moite, la gauche maladroite,
De couper la racine quand le mal vient d'en haut
Et que son venin accouche de textes qui boitent.

On a tort de maudire, de pleurer, de faire la mou
Quand s'évade la muse insatiable au cœur instable,
De secouer sa plume comme pour en chasser le pou
Et de tordre le cou à  quelques rimes agréables.

Le verbe n'a ni vacances, ni pause, ni retraite
Un jour on fait des images avec des lettres
Puis un autre jour on est bègue, bête et veule.

Alors le poète qui dans le noir se sent si seul,
Couche toute sa fierté sur un blanc linceul
Ultime témoin de la pureté d'une âme d'artiste.
CONTINUE READING ...
Amour, Autre
LE BAISER (poème par Stéphane)
17 novembre 2010 0

Il l'avait espérée sans qu'elle ne l'espère
Et s'en était passionné à  en mourir.
Existe-il plus grande douleur pour la chair
Si le coeur qui l'anime ne cesse de souffrir?

Et voilà  que vient un jour, un regard
Un espoir réalisé, une occasion rare
Celle de la tenir entre ses mains
Et être grisé d'un plaisir qui étreint.

Il n'a jamais ressenti telle jouissance
La posséder, au prix de quelle patience?
A lui seul, une impression de puissance
Toute souffrance obtient, un jour, récompense.

Il laissa chacun de ses doigts la désirer,
S'attarder sur chaque ligne de son visage,
Et son pouce irrésistiblement attiré
Vers ses lèvres mouillées, juteuses et sauvages.

Il lui déposa un baiser inattendu
Tel un voleur qui laisse un souvenir indu.
Cet acte méritait un accueil chaleureux
Mais il n'a eu qu'un retour silencieux.

Soudain, il s'interroge sur sa dulcinée
Celle pour qui a été écrite sa destinée.
Le corps de sa belle reste sans chaleur
Malgré tous ses baisers remplis d'ardeur.

Il réalise enfin que ses yeux sont inertes
Et retombe brusquement dans la vraie vie.
En colère, il renie cette occasion, à  lui, offerte
Puis avec violence, il déchire la photographie.
CONTINUE READING ...