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Société

Autre, Société
SEPT MILLIARDS D’OEUVRES D’ART (poème par Eugenio)
24 septembre 2014 at 6 h 39 min 0
-Qu'une œuvre si blême soit trouvée belle
Qui en eut la folie, de qui est-elle le vice ?
Tendez-moi des pinceaux que je la jaunisse
Et que j'imite à  mon tour l'Habile originel,

Quitte à  polir davantage ces mains sèches,
Remplir cette tête que supplante une mèche
Et faire une langue qui ne trébuche par hardiesse.

Tendez-moi des ciseaux que j'extirpe ces ulcères !
Car certaines toiles sont amas de tâches vulgaires,
Elles salissent l'honneur de la chair.

-Vous êtes bien savant pour un éphémère passant
Pensiez-vous être guide, maître ou impétrant ?
Une toile ne se repeint pas, elle se comprend :

L'humain est une pièce unique avec ses gris,
Les ombres, les dégradés sont fantaisies voulues
Pour que nulle copie ne vaille en prix, en contenu
L'esquisse même de l'original croquis.
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Autre, Société
NOUS, LES HOMMES (poème par NoOne)
24 septembre 2014 at 5 h 59 min 0
Nous, les hommes, naissons si innocents, si mignons
Pour la fierté de nos pères et l'honneur de nos mères
"C'est un garçon... mon sang... ma vie... mon nom..."
Porteurs d'espoirs, effaçant d'un sourire, une vie amère.

Nous, les hommes, grandissons proches de nos mères
Premiers vrais amours de nos vies. Nous, futurs machos
Jadis attendris par ces caresses éloignant nos chimères
Et nous consolant après nos incessantes erreurs d'ados

Nous, les hommes, vieillissons, nous comblant d'orgueil
Victimes malgré nous de tous nos sentiments refoulés
Mais fiers de nos petites filles que nous gardons à  l'œil

Nous, les hommes, savons aimer avec passion, et si fort
Que nous nous dédions exclusivement à  nos bien-aimées
Alors pourquoi nous dit-on infidèles et accrocs aux corps?
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Autre, Société
CHEZ MOI (poème par Laskazas, Eugenio et Stéphane)
23 juillet 2014 at 6 h 10 min 0
Chez moi, du soir au matin c'est eau et rose,
Histoires piquantes à  consommer, à  petites doses...
Ces vers qui naissent après blessures et verres,
Livrent les soubresauts d'un coeur en pleurs.

Chez moi c'est le blues de l'idéal du spleen,
Langueur exacerbée, lumière vive, soleil froid,
Mélancolie chronique, peines, et joie parfois,
Même rengaine, de milles manières se décline.

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Chez moi c'est noir cynisme et divers
A l'envers du décor, le sens vrai du vers
La vie s'y déclame avec une plume pour arme
Et la folie y console la Poésie en larmes.

Quand on peut, chez moi, on ose un sourire
Simple, de ceux qui ne savent mentir;
À cœurs bradés on aime pour le meilleur
Pire, pour plusieurs paires de cœurs.

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Chez moi, c'est rêve le soir à  l'écran
Et chimère le matin pour gagner son pain,
Car des fois, pour sourire, il faut du cran
Tant on ne sait, de quelle faim sera fait demain.

Chez moi, c'est l'espoir qui fait les ponts
Entre un monde qui vit sans un rond
Et le cercle d'immondes qui en a trop
tout en oubliant le partage du gâteau?

Mais chez moi, il y une phrase consacrée
Qui interdit toute forme de laisser-aller.
Peu importe les peines, cette vie est sacrée
Alors malgré tout, chez moi on répète "ça va aller".

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Autre, Société
LA PERLE (poème par NoOne)
2 juillet 2014 at 5 h 30 min 0
Amour au vent, désir d'antan, cœur battant
Et sans conviction, mais plutôt en tanguant,
Je me suis présenté à  elle, l'esprit repentant.
Alors elle m'a reçu, et, je l'ai (re)découverte

Toujours la même, réellement épatant
Bien qu'on le peignait d'un gracieux choquant
Formes idem, magies d'items, tellement excitant
Qu'en sa présence, mon verbiage se faisait vermeille.

Courtisée par plusieurs pour son tempérament
Elle le fut, du moins par des mensonges flagrants
Elle, si ressemblante à  elle, autant qu'à  un sultan
Source de mes larmes, pour moi elle demeurait verte

Mes yeux dans les siens, et les siens livrés au vent
Je l'ai vue s'habiller de charmes pervers et innocents
Elle, n'a pourtant pas semblé m'apercevoir ; m'ignorant
Jusqu'à  ce que mes lèvres esquissent son nom: Abidjan
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Autre, Société
LES BOURDES DE DIEU (par Eugenio)
14 mai 2014 at 6 h 47 min 0
Quand Dieu commet une bourde
Il fait dieu d'une côte d'homme
Et l'appelle femme.
Lapsus grossier pour qui déjà 
A subi le pouvoir de cet être
Qui cache un sourire sardonique si on le blâme,
Le bat ou le condamne
À servir un mâle en quête d'accoudoirs.

Car c'est une femme qui tient le monde
Avec une main.
En tenant la bête par la bourse
Elle fait tendre sa verge à  l'Est
Si l'envie lui vient de voir le soleil se lever
Avant le matin,
Évalue son aptitude à  la galipette
En guise de premier test

Puis le laisse aller,
Pour un temps,
Fier
D'avoir troqué sa vigueur contre une once d'illusoire puissance
Utile à  son seul égo,
Ce leurre avec lequel les hommes se jaugent entre rivaux,

Chimère au nom de laquelle tous préfèrent
Titres factices à  dur labeur
Et se feront cent guerres à  coup de poignards
Dans le dos plantés
Jusqu'à  ce que finisse d'agoniser
Le dernier de la race des sots.

Quand Dieu fît l'homme il crut que cela était bon,
Pauvre de Lui,
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Autre, Société
LA GUERRE DES SIGLES (poème de L.)
9 avril 2014 at 6 h 52 min 0
Quand les mots sous pression sont sortis de leur réserve
Que l'encre a fait le choix du maquis contre l'idée de la trêve,
Les idéaux ont lâché les syllabes en même temps que la raison
Pour s'abriter derrière les ridicules couleurs de leurs blasons
Aux concepts aussi mensongers que creux.

Dans les tranchées retranchées se cachent les nostalgiques.
Ceux-là  se revendiquent Héritiers d'une Paix de reliques
Et se rassemblent pour ce qu'ils prêtent à  un vieil empereur
Père de la nation, mi-dictateur mi-bienfaiteur, grand bâtisseur
Bien qu'instigateur secret de cette guerre des dieux.

Dans les places publiques, vous trouverez les autres, criant, parlant
Haranguant, hâbleurs sans meilleurs arguments que les précédents
Mais plus habiles au jeu des grands rassemblements et prophéties
Tant que leur conjugaison reste La Manne du Président-messie
Et qu'en son nom précieux meurent cent gueux.

Entre les deux camps, ceux qui ne sont pas indécis mais lucides
Marginaux parce que minoritaires et loin des lignes rigides.
Eux font leurs discours en toutes lettres, font des dépêches
Appelaient au réveil avant d'appeler à  l'aide au vu de la mèche
A laquelle toutes nos passions ont mis le feu ;

Alea jacta est, comme un soupir qui déchire les cieux
Que l'on se tienne prêt à  compter  les morts en tous lieux :
La guerre des sigles aura bien lieu.
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Actu, Autre, Société
RIEN EN FACE (poème par Eugenio)
22 janvier 2014 at 6 h 05 min 0
L'assertion est ainsi avérée :
Il n'y a rien en face !
Car ils sont entrés
En masse,

Comme dans du mauvais beurre

En kamikaze,
Armé de témérité
Et d'une folie dite audace
Née d'une défaite mal digérée.

En attendant que l'on trépasse tous,

Victimes des apôtres
Rêvassant
Ou des autres
Paniquant
Donc trop tôt s'agaçant,

Il nous reste encore Dieu,
Le vrai dernier recours*
Pour espérer vivre vieux,
Et peut-être voir demain, un jour.
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Amour, Autre, Société
LES AMOURS (poème par Stéphane)
8 janvier 2014 at 6 h 36 min 0
Note de l'auteur: l'illustration est un cliché du pont des arts reconnu pour avoir des cadenas d'amour. Des cadenas accrochés par de nombreux couples. Un beau symbole de la diversité des amours dont parle le poème.

Il est des amours qu'on nommerait "vapeur"
Qu'emporte le vent s'ils sont mal emprisonnés;
Qui finissent par mourir, à  la troisième peur
Les deux précédentes les ayant déjà  empoisonnés.

Il est des amours où les sourires meurent
Pour que ressuscitent quantités de pleurs
Un voile levé et toute une basilique détruite
La religion, la foi et les fidèles prenant la fuite.


Il est des amours... Coup de cœur
Qui finiront probablement en coups au cœur.
Mais ils sont magiques à  vouloir la poitrine s'arracher
Et la planter dans cet autre qu'on a toujours cherché.

Il est des amours pour les malheureux
Les masochistes qui vénèrent leur état piteux
Incapables de reconnaître que leurs cœurs
Ensemble, sont incompétents à  faire leur bonheur.

Il est des amours passionnés et fort sexuels
Qu'on célèbre que dans les échanges charnels.
Ils sont si impressionnants que des fois on applaudit
Après être redescendu d'un petit voyage au paradis.

Il est des amours qu'on dit "invincibles"
Quand même le sort les prend pour cibles
Ils résistent au temps, au vent, aux orages,
À eux-mêmes. Aux autres. Aux commérages.

Il est des amours qu'on traiterait de grandioses
Où les cœurs semblent combattre pour une cause
àŠtre ensemble ou chacun se laissera mourir,
N'exister que pour l'autre ou disparaître en martyr.

Il est des amours... Parfaits. Sans problèmes
Là  où pour chaque souffle, il y a un "je t'aime".
Ils sont beaux. Autant que les tourtereaux qui s'adorent
Mais croyez moi, il n'en existe plus. Ils sont tous morts.

Lequel de ces amours est donc le vôtre?
Vous qui êtes juges de celui des autres?
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Autre, Cote divoire, Société
BOSTON, VILLE OBSCURE (poème par Hampath)
18 décembre 2013 at 6 h 05 min 0
Le bon bacrôman préfère galère à  foutaise.
Chez nous, il n'y a pas luck de finir obèse
Chaque jour la faim souffle sur la braise
Donc pour chaque occasion on se met à  l'aise.

Et "jeux de lumières" peut devenir jour de fête
Parce qu'en nouci on ne dit pas "je regrette ".
Mais le off est venu d'un frou-frou loin d'Abobo
Un gbonhi de morts, bruits et discours, puis...zéro !

On a mis nos cœurs dans glace, nos morts en terre
Sans maudire aucun des guerriers de la lumière
Qui aujourd'hui n'ont même pas sciencer au D.R.
Occupés à  remplir le Plateau de nouveaux luminaires.

Donc nous aussi on va préparer nos gbaka-convoi
À guichet plus fermé que les matchs de Drogba.
Les choco seront kabako de notre "one gamme"
Les malos, eux, vont prier pour un autre drame.

Nous, on fait rien avec vous, on est trop serein
Parce qu'on ne peut pas systèmer son destin
Et même quand notre warren fait accident matin
Le soir on cherche la monnaie pour l'emprunter demain.

-Boston : un des nombreux surnoms d'Abobo, 
-Bacrôman : Enfants de la rue, par extension enfants de familles démunies
-Luck : Chance
-Froufrou : situation confuse
-Gbonhi : Groupe, masse de personne
-Sciencer : Penser
-Gbaka : Mini cars assurant le transport en commun
-Choco : Enfants de familles huppées
-Malo : Malhonnêtes
-Kabako : àŠtre étonné
-One-gamme : Borné
-Systèmer : Tromper, contourner
-Warren : taxis communaux
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Autre, Société
DÉTOURNEMENT DE MAJEUR (poème par Pacôme)
27 novembre 2013 at 7 h 01 min 0
Elle est encore mineure,
Mais dans leur jeu, c'est elle "le meneur".
Les généreuses courbes de son corps, loin d'être frêle,
Révèlent, même au plus myope, pourquoi il est si fou d'elle.

Lui, majeur depuis longtemps maintenant,
est comme un mineur euphorique, qui a trouvé un brut diamant.
Sa passion pour sa jouvencelle lui fait perdre la raison.
Dopé par le venin de l'ex-pucelle, il ne craint point la prison.

L'insouciante, elle, dépourvue de toute innocence,
A pris goût à  cette idylle qui donne à  l'indécence tout son sens.
Pour la lycéenne, ce n'était qu'un simple exercice de séduction,
Qui fit d'elle, pour lui, une vraie obsession.

Enivré par la saveur envoûtante du fruit à  peine mûr,
L'homme marié ne remarque pas que son couple perd son armure.
Il multiplie les escapades car il ne peut se passer d'elle.
Touché en plein cœur, l'équilibre de sa famille bat de l'aile.

Insensible à  ce qui est entrain d'être un drame familial,
La précoce se sert fièrement de son charme comme arme létale.
D'ailleurs, vue son assurance, elle serait prête, elle la mineure,
A plaider coupable pour abus sexuels et détournement de majeur.

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