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A NOS ARTS MANQUÉS (poème par Maxime Petoh)

26 novembre 2014 0

Note de l’auteur: Toutes choses étant égales par ailleurs, il y a autant de génie chez l’Artiste que chez son admirateur ; lui qui comprend et interprète avec brio en l’absence de l’artiste son œuvre. La justesse de ses interprétations n’a d’égale que l’imagination créatrice de l’Artiste.

Ouvrir un livre, le fermer,
Continuer dans sa tête la lecture.
Admirer une toile, s’en détourner,
Avoir dans un coin de ses yeux, tout le tableau.
Ouvrir à  nouveau ce livre et entendre s’arrêter le monde.
Revenir vers le tableau et reconnaître la scène mis en tableau.
Arrêter la lecture : voir le monde ; le lire à  travers ces lignes
Beauté du monde ! Immonde description, pessimiste réalité au travers de ce pinceau :
Des vers à  moitié vide, de sens à  moitié plein.
Lire le monde, interpréter l’auteur : le questionner.

« Que puis-je savoir ? »
Vanité des vanités, tout est vanité. Le monde est beau, d’une beauté éphémère.
Les paroles s’en vont, au gré du temps s’envolent ; faute de s’être faite chaire, se font oublier.
Les écrits restent, emprisonnés de leur peau de calligraphie, en manque de voix ne peuvent crier au premier venu leur sagesse.
Mais leur sagesse, comme toute beauté, périra de lassitude pour n’avoir été reconnue.
Chaque moment en captivité dans un tableau est une ambition de libé-ration de la conscience humaine.

« Que dois-je faire ? »
Ouvrir les yeux, la beauté est dans l’interprétation.
Point d’art beau si l’esprit ne le distingue !
Ouvrir ses sens, captiver la merveille, la dompter.
Point d’art hermétique pour un cœur sensible, pour une conscience fertile

« Que m’est-il permis d’espérer ? »
Rien. Peut-être l’amour des mots sinon rien.
Absolument rien. Sinon chercher premièrement la sagesse des mots, de l’art, la révélation te sera alors donnée par-dessus tout !

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