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témoignage

Autre
D’UN PERE A UN FILS (poème par Stéphane)
13 juillet 2011 at 6 h 15 min 0

Au verso de chaque visage est écrite une histoire.
Méfie toi, mon fils, du beau sourire
Plus il t'attire, plus il s'inspire du pire
Prends garde à  trop tôt chanter victoire.

Va plutôt et échange des mots avec le silence
Le plus habile à  embellir les apparences
Découvre ce qu'il entretient de mystères
Et apprends aux bavardes volontaires à  se taire,

Car il en est ainsi de la plupart de leurs lèvres
Qui font l'économie de la salive pour du miel
Vous séduisent et de quelques mots d'orfèvre
Feraient descendre l'ange de son ciel.

Retiens que les silences ont plus à  t'apprendre.
Apprend que les non-dits ont plus à  te dire...
Pour l'heure, tu es plus enclin à  contredire
Mais un jour... tu finiras par tout comprendre.
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Autre
HARRY (poème par Stéphane)
6 juillet 2011 at 0 h 06 min 0
Un hommage à  un enfant parti beaucoup trop tôt en juillet 2010.

Un jour de décembre, je l'avais vu naître,
Puis, je me suis laissé disparaître,
Emporté par les vents de la vie,
Englouti dans mes propres envies.
Mes jours s'envolaient, insignifiants,
Perdus dans un abîme terrifiant.
Mes jours mouraient, nombreux, inutiles,
Célébrant accomplissements futiles.
Et quand il fallut leur donner un chemin
Mes souvenirs se donnaient la main,
Formant ainsi l'image du parfait guide.
Qui vous maintient au dessus du vide.

Ils m'ont rappelé le premier jour d'école.
Mon visage inondé, les larmes dans le col.
Ma mère s'éloignant difficilement,
Répétant "mon bébé est devenu un grand".
Mes souvenirs me disaient que durant des années
La femme parfaite s'appelait "Daphné"
Et elle n'existait que dans mon imaginaire,
Le refuge sûr d'un adolescent solitaire.
Mais Daphné est morte... un soir de septembre
Quand un éclair d'inconnu traversa mes membres.
Elle était oubliée sur des lèvres embrasés
Par les douces flammes du premier baiser.
Mais les souvenirs parlaient aussi de silences
Ceux de la peur et ceux de la décence.
Les premiers sentiments, incomparables,
Pourtant emprisonnés dans mon coeur friable.
Ils m'ont rappelé que ce qui m'animait le jour
Etait un coeur qui battait pour le premier amour.
Et que j'avais découvert l'ivresse de mon ennui
Par sa présence dans mes rêves, toutes les nuits.

Un jour de juillet, je l'ai vu disparaître
Et j'ai compris qu'il me fallait renaître.
Il n'aura jamais eu tous ces souvenirs
Et n'a jamais pensé à  inventer un avenir.
Ses mois sont semblables à  mes années,
Dix huit mois de vie depuis qu'il est né.
Mais un seul jour a emporté ses larmes
Son sourire, son baragouin et son charme.
Petit Harry a laissé sa mère sur cette terre,
Muette de détresse, éteinte par la colère.
Et quand mon coeur assiste à  ce triste spectacle
Je comprends qu'avoir mon âge est un miracle.

(A Harry
18 mois
parti trop tôt
beaucoup trop tôt

A tous
plus de 240 mois
se plaignant souvent
beaucoup trop souvent)
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