Ils pataugent dans leurs plats discours
Au nom d'un lumineux slogan incohérent
Se dressant poing en l'air, ultime recours
Au secours du peuple abusé, espérant.
Ils barbotent, c'est d'une flagrante évidence
Mais leurs voix est si forte, parfois, si douce
Que l'on en oublie presque leur haleine rance
Qui noue les tragédies et mots-à -maux, pousse
Chacun à la faute, contre l'autre camp fautif.
C'est alors la grande mêlée, pour grands et enfants
À leur tour pataugeant, dans le sang d'un beau vif
Rouge brique sur la tête d'un militant suppliant.
Et quand la digue casse et que tous on se noient
Les porcs sortent le groin puis s'évadent en jet privé,
Places benoites limitées pour souverains ayant droit
Pour que tous voient que les porcs savent aussi voler.


Ce soir comme de nombreux autres soirs
J'ai dans la main, un geste d'au revoir
Une main agitée de gauche à droite
Pour saluer toutes tes humeurs froides.
Ce soir comme certains autres jours
Mon cœur aime moins cet amour
Qui bat d'une bien trop grande amplitude
Jouant à l'excès du couple et de la solitude.
Ce soir comme certains autres lendemains
J'aurais encore le cœur sur la main
Et quand tu me la serreras pour nous réconcilier
Je dirai ma douleur en un sourire qui t'est familier. 





