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Autre

LA PRÉTENTIEUSE (par Stéphane)

1 septembre 2010 0


Te voilà , toi sur qui s’est porté mon choix,
Ce matin, te sens-tu le pouvoir d’un roi?
Car, bienheureux, qui humecte mon odeur
Et de mes draps, voit la couleur.

Je mérite que l’ange se damne pour moi
Et ne daigne pas, un seul instant, dans ta voix
Donner à  toute contradiction du poids.
Cette nuit, tu en as fait l’aveu dans tes émois.

Va donc, dans le monde, raconter ce que tu as vu
A tous les hommes, décris le plus beau des nus
Et que ta bouche ne trahisse point tes yeux,
Qu’elle me proclame « noble femme dans les cieux »;

Car Je suis l’Une, parmi toutes,
L’espèce rare, la divine qui envoute.
L’oeil ne peut s’empêcher de me regarder,
La mémoire n’a de désir que me garder.

Je suis, pour qui a droit à  mes mots
Le seul alphabet qui mérite d’être appris.
Pour qui, or et argent deviennent les maux,
Je suis, le seul être qui n’a pas de prix.

Va donc, mâle insignifiant que j’ai possédé
Au gré de la nuit lorsque je l’ai décidé.
Raconte la peine qu’a dû avoir le Créateur
A l’oeuvre de ce corps d’une parfaite splendeur.

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