abadajones

Vous êtes bien Éve, réincarnée, magnifique,
D'une beauté brûlante, presque maléfique.
Descendant d'Adam, je vous appartiens, vous le savez,
Pour l'éternité, dans les livres, cela est gravé.

Voyez-vous ce battement sous ma poitrine,
Mon pauvre cœur s'agite tant quand je vous imagine,
Dans mes bras, au bord de ce lac enchanté,
Où les amants se cachent pour s'enchanter.

J'aime vous aimer même si souffrir en est le prix,
C'est peu payer d'après ce que j'ai appris;
Des anges ont brûlé leurs ailes pour vous voir,
Et deviendraient mortels rien que pour vous avoir.

Vous êtes belle entre toutes les femmes
En cette prière, je vous déclare ma flamme.
Possédez moi une nuit, une seule, belle Éve,
Et l'arbre de mon amour n'aura jamais plus de sève.

Parce qu'il en faut
Trop peu pour t'aimer
Mais tant pour te plaire

Parce qu'il t'en faut
Toujours, pour rire
Mais jamais pour t'attrister

Parce qu'il m'en faut
Toujours et encore plus
De toi, mon ultime drogue.

Parce que loin s'en faut
De penser qu'une autre
Pourrait t'être comparable

Et surtout parce qu'il est faux
De croire que j'ai choisi
De t'aimer plus que ma vie.

Quand t'aimer devient un refrain
Je le fredonne t'écrivant des quatrains
De l'eau pour alimenter mon moulin.
   
Quand t'aimer devient silence
Nourri a l'épreuve de la patience
Jour après jour comme une évidence.

Quand t'aimer devient religion
Toi général d'armée et moi légion
A tes ordres j'obéis sans exception.

Je puis tout parce que je t'aime
Tes amours me bercent et je t'aime
Et s'il t'arrive un jour d'en douter
Demande au soleil d'arrêter de briller.

La femme de l'autre est aussi belle qu'incessible
Et rebelle quand, tentatrice, elle se montre cessible
Pour une nuit, un temps, ou une durée imprévisible
Elle saura décupler vos désirs, même les plus inaccessibles

La femme de l'autre paraît plus belle que la vôtre
Quand de toutes les coïncidences, elle sait se faire l'apôtre
Les jours, où le doute s'exorcise à  coups de patenôtre
Et que le bonheur semble n'être destiné qu'aux autres

La femme de l'autre, créature jusqu'alors invisible
Devient malgré elle, l'objet d'une obsession indescriptible
Pour qui traverse un désert sentimental, long et pénible
Et qui en l'anneau sur annulaire ne voit qu'une babiole risible

Mais gare à  qui délaisse sa femme pour celle d'un autre
L'imprudent verra la sienne devenir aux yeux des autres
Plus belle et encore plus désirable que toutes les autres
Jusqu'à  détourner son coeur de vous, au profit d'un autre.