C’est dans ce pagne chéri, aujourd’hui délavé
Qu’elle va rassembler, de ses pauvres affaires,
Ce qu’elle avait d’objets les plus chers,
Elle espère pouvoir tous les sauver!
Ce sac comme seuls savent le faire les anciens
En plus, c’est de son père qu’elle le tient
Les clichés de sa mère la câlinant?
Non, ils seront trop encombrants!
Les souvenirs lui font remonter des larmes,
On vivait si bien sans la mélodie des armes
Au pays où l’homme se brûle avec des pneus
Depuis que tous veulent la place du Vieux!
Une seconde paire de chaussures légères
Un gros bidon d’eau, des allumettes,
Le reste de viandes fumées, des assiettes,
C’est déjà lourd, pouvoir soulever, elle espère.
Mais il est déjà trop tard
Ils sont déjà là , les violeurs pillards!
Il n’ira point sur sa tête, ce baluchon,
Une balle vient de lui traverser le front…