À vous mes amis pendant vos heures perdues
À vous que je ne regrette pas d’avoir perdu
De vue, depuis qu’on peut vivre seul sans vivre réclus.
À ces chimériques projets formés sur une banale idée
Qui appellent la fortune et une félonie bien justifiée
Pour qui se borne à regarder l’amitié d’un oeil intéressé.
Ceux là , très tôt versent dans les babillages sans rimes
Ils trahissent à coup d’immondes borborygmes
Crachés crus, mais bas, pour que nul ne devine leur crime
Car ils sont si proches, à nos pauvres coeurs si chers
Qu’on se garderait sur eux de former même une colère
Qui s’estompe, avant qu’une goûte de fiel ne déborde du verre.
À vous mes amis pendant mes heures perdues
J’espère tant lire votre propre récit de ce bout de vécu
Où vous êtes héros et moi bourreau ou scélérat ou corrompu.