Il est de ses feux qui vous attirent
Comme la rougeur d’une délicate fleur
A l’odorante humeur que l’on respire
Et dont l’élite en goûte l’exquise liqueur.
Il est de ses fruits envoûtants et gorgés
Tel un trayon pudiquement ensoleillé
N’offrant au plus fougueux des amants
Que son vin servi au plaisir du vivant.
Il est pourtant des fruits défendus
Comme ceux de cet arbre aux racines fendues ;
Médecines antiques d’âmes en quête de liens
D’amour avides sur le chemin du quotidien.
Ces agrumes longtemps connus mais pourfendus
Restent bordés de clôtures défendues
Que les dieux et les hommes en vain
Ont condamnés à un propriétaire jaloux et lointain
Pourtant, plus d’un téméraire elles auront ébloui ;
De mains vertes, elles auront réjoui
Rendant la vie au marcheur moribond
Et noyant dans leur plaisir plus d’un homme-poisson.
S’il ne craint la colère divine et la foudre
Voilà le gain qu’obtient celui que rien ne pouvait résoudre :
A la fin, une vie plus fade et sans délices
Un cœur en lambeau au bord du précipice
Tel est le châtiment auquel s’expose
Celui que les conseils ne résignent à une pause.
Mais quelle destinée sans idylle ? Est-ce cela la vie ?
Même défendu, l’amour garde le goût d’un paradis
Le lait et le miel au bord des fontaines qui s’y nichent
Sont un luxe que s’offrent les damnés de cœur fier et riche