Il a fait chaud ; maintenant j’ai froid.
Les draps sont humides ; je n’ose penser pourquoi.
Si seulement ils n’avaient été que toiles de nos ébats;
Mais cette rivière qui a tiré sa source aux portes de mon âme,
Me rappelle, que je compris avec effroi
Que l’amour fait mal, quand on le fait pour la dernière fois;
Quand par la porte de mon corps, puis de notre alcôve, tu te retiras;
Qu’ainsi de ma vie tu t’en allais, ad vitam à¦ternam,
Il ne brillera plus, le soleil dans mes yeux
Troquant le grand bleu contre un ciel nuageux
D’où se déchaine une pluie diluvienne
Qui noie mes rêves dans les crues de ma peine,
J’ai découvert que la force de la passion
Se cachait au royaume de l’illusion
Je savais factice, cette union à l’homme d’une autre femme ;
Mais la violence du sentiment me fit baisser les armes
A travers ce paysage de sentiments fugaces ;
Des envoutants jardins de notre jouissance,
Au grand blanc des banquises de ta conscience,
De reine de chaleur, je devins princesse de glace
Mais de tout ca, je ne sais le pire,
Toi parti, ou moi sachant au fond de moi
Que, sur tes pas, tu n’as juste qu’à revenir
Pour qu’à nouveau, je fonde aussitôt dans tes bras.