Quand les esclaves sont sur les chars et les Princes à terre
Il n’y a pas meilleur moment pour se mettre des chaines
Et c’est en vain que sur le cheval j’appellerai l’enfer
Lui mort, mon trajet ne se fera qu’avec plus de peines.
Mais il en faut du talent pour être un bon esclave
Et le malheur guette le Prince insensé, l’orgueilleux
Qui ne prend point garde à la voix pourtant grave
De son Roi, prônant l’Amour du bon comme du boiteux.
Que les Princes marchent donc, tant qu’ils sont enfants
Qu’ils apprennent à faire un pas après l’autre avant de courir
Qu’ils tombent, qu’ils se relèvent comme d’humbles apprenants
Ou qu’une dynastie d’esclaves s’élève pour parer à la tare
Qu’elle bâtisse des temples, des ponts et des hommes
Afin d’éviter au peuple une nouvelle décade de retard.