Amour

Voici les choses de l'amour.
Celles qu'on aime et que l'on déteste
Pour ce qu'elles sont le premier jour
Et le deuxième, ce qui vous en reste.

Car il en est ainsi au début
L'effervescence dans le creux de votre cœur
Vous pensez avoir trouvé l'élue
Même s'il se peut que ce soit un leurre.
Mais les chances de se tromper sont minces
Il y a ces battements dans votre poitrine
A ses cotés, vous vous sentez Prince
Et vous exposez votre cœur en vitrine.
Votre mémoire n'a plus qu'une seule image,
Votre vocabulaire n'a plus qu'un prénom,
Il y a ce sourire quand vous voyez son visage
Et cette excitation quand elle dit votre nom.
Vous n'existez plus que par cette envie,
Et n'enviez plus que ces moments intenses
Comme si tout ce qui vous avait maintenu en vie
Était la certitude de son existence.
Alors vous vous oubliez, abandonné aux sentiments
Exalté par la magie, ignorant de votre cécité
Le monde n'est rien d'autre que votre rôle d'amant
Tout est elle, quand vous êtes par l'amour habité.

Ainsi... vont les choses de l'amour.
Jusqu'à  ce qu'elles vous ouvrent l'oeil
Laissant la réalité se présenter au grand jour
Pour plonger votre cœur et votre vie dans le deuil.

Depuis que ses yeux ont foudroyé les miens,
Le monde entier est devenu tout rose.
Depuis que mes lèvres ont baisé ses mains,
Elles ne voudraient toucher autre chose.

Éve restera seule dans les jardins d'Éden
Qu'elle pardonne ma disparition soudaine,
Mon navire a échoué au port de la Sirène,
Et mon cœur a fait allégeance à  cette reine.

Si elle fait tourner la tête, même aux prêtres
Que pouvais-je, âme simple, pauvre être,
Sans défense, prisonnier de ses guêtres,
Dont je rêve secrètement de devenir maitre!

Dans l'étroite immensité de tes yeux,
Je me suis sentie prise au piège.
Ou était-ce ton sourire ? Qu'en sais-je ?
J'ai voulu croire en tous tes vœux  pieux.

Mais ma froideur contre ta cour brûlante,
Mes préjugés contre cette passion naissante.
Ont sonné le glas de cette belle  idylle.
L'avorter avant sa conception n'a pas été facile.

Mais j'ai fermé mon cœur, il y a longtemps ;
A l'amour, mais pas à  l'amitié pour le moment !
Saisis cette perche que je tends !
Elle est frêle et se fragilise à  mesure que tu attends !!!

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