Brutal cet éclair
Qui naît dans mon cœur
Et meurt au bout des doigts
Quand par son parfum je devine
Qu’ elle est là !
Je frôle la mort si je la vois
J’en deviens pâle et aphone,
Ou bien hâbleur, presque vantard
Et bien vite j’en oublie le but,
Différant lâchement un « je t’aime ».
Brutal le fou rire,
Le sourire puis le soupir
De cette femme ordinaire
Pour qui je finis par user, en public
De ma réserve de vers
Et qui, sans être amère,
Propose qu’on reste amis
Amis, pas mieux
Me contraignant même à en être ravi
Quand d’avance elle m’en remercie.
Brutal ce lendemain de fête,
Providentielle soirée entre amis
La sagesse consécutive à l’absurde,
Mes paupières dessillées
S’offusquant de te découvrir
Si moche
Sans ton maquillage
Puis se consolant à l’idée
Que nos vigoureux ébats
Aient fondu le nuage.
Brutale cette chute ,
Ritournelle d’éphémères
À l’amer arrière goût
Car j’ai versé l’encre
Et mis mes mots à l’envers
Quand le frein j’ai saisi
Brusquement…