Le pavé de la rue reflétait le soleil,
Miroir de cet été, doux et brûlant.
Revoici un jour nouveau qui s’éveille
Doucement, sous le pas des passants.
Ce matin ressemblait à un autre millier
Dans ce restaurant près de chez eux, banal,
Cette table, ces sièges, devenus si familiers
Rendaient pourtant cette atmosphère spéciale.
Leurs chaises parlaient toutes seules de leur âge
Les marques du temps étaient leur témoignage.
Les cœurs liés, gravés au pied de cette table,
Étaient le symbole d’un amour ineffable.
Assis, leurs regards se fuyaient, comme d’habitude.
àŠtre proches, face-à -face, et simuler la solitude.
L’impression de se perdre pour se retrouver
Avec des mots d’amour justement trouvés.
Tout était pareil mais elle était différente,
Car sa volonté était devenue hésitante.
Dans son regard courait la compassion
Et la tristesse, vestiges de leur passion.
Ses mots se dérobaient, fuyant le devoir
Mais longtemps répétés, ils étaient un refrain.
Avec poésie, elle se mît à parler d’un au revoir,
De leur histoire qui n’aura pas de lendemain.
Leur amour, finit-elle, est désormais un souvenir
Doux, intense, de l’espèce qu’on veut retenir.
« Alors, pourquoi? » attendait-elle la question
Mais, interdit, il restait sans réaction.
Le silence du drame s’était bien installé
Dans l’agitation oppressante de l’alentour.
Les battements de sa douleur étaient sourds,
Dans son corps lourd, immobile et affalé.
Elle, le bourreau, voulant briser l’ambiance,
Les yeux sur lui, s’hasarda en demandant:
-« Pourquoi as tu la tête rivée en arrière? »
Mais lui, âme ensanglantée, avec élégance
Donna de la voix à son inertie en répondant
« Parce que je retiens dans mes yeux, une rivière.
Je vous invite à suivre ce lien http://www.youtube.com/watch?v=mhxK2IOywVE pour découvrir « Who’s gonna save my soul » de Gnarls Barkley qui a inspiré ce poème.