Le ton est donné, il faut se saouler la gueule
Ici, loin du cimetière, près du mort, dimanche lutte pour ne pas s’en aller.
Ils sont tous là , las de cette folle semaine et espèrent en découdre avec les heures d’horloge restantes dans la main de ce dimanche …
Le ton est donné, il faut se saouler la gueule !
Dans un endroit de fortune, la bière coule à flot dans leurs insolites verres en vert !
Une moyenne d’âge incroyable peut-être, mais sue et acceptée par la société,
Ils ont entre treize et dix neuf ans !
Il faut boire, juste boire pour s’imposer et imposer son rythme destructeur.
Le ton est donné, il faut se saouler la gueule !
Ce regard maladroit, couronné d’interrogations malsaines trahit ces instants de bonheurs dessinés, décimés.
Entre deux morceaux chansonniers. Elle continue de boire pourtant !
Une, dix, vingt, la centième consommée et c’est normal, très normal d’ailleurs.
Le ton est donné, il faut se saouler la gueule !
23h05, lorsque retentit l’un des tubes de ce dernier trimestre, c’est l’hystérie totale !
Toute l’assemblée, cette assemblée emplie de jeunes épris de sensation forte
Fredonne alcoliquement cette chansonnée…. c’est parfait !
Cigarettes, bières, chicha, Marijana, chanvre indien, vins, liqueurs sont les invités VIP de cette énième déconvenue sociétale.
Le ton est donné, il faut se saouler la gueule !
Ah oui, c’est génial, celle-ci sur qui, l’avenir du pays repose, la voir se détruire avec autant de fierté,
Autant de hargne, autant de force… c’est froissant pour le lit.
Quelle indécence, quelle dépravation !
Le ton est donné, il faut se saouler la gueule !
Enclenchés par les ondes amplificatrices d’un Disc Joker hors du commun,
Jaillissent les notes diaboliques d’un autre tube, et là , torchonnées
Et embellies d’odeurs cracheuses, elle saoule l’air de la faillite morale !
Bourdonnements spirituels, descente aux enfers angéliques, elle loue les mérites des malheureux devancés…
Le ton est donné, il faut se saouler la gueule !
Minuit ! Dimanche et lundi s’entremêlent, il faut bien faire la place à lundi en promettant de revenir seulement dans 6 jours !
Que c’est long, en attendant, les regards rabibochent l’ère de l’espoir !
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