C'est la même routine depuis bientôt deux ans, Les mêmes dossiers, les mêmes missions, les mêmes gens. C'est presque une corvée de se lever tôt, le matin, Pour aller, metro-meeting zoom-dodo, menu fretin.
Faire passer le temps et devenu ma spécialité, Zombie, scrollant Instagram, YouTube, Facebook, Bientôt peut-être passant sur le nouveau venu Tik-Tok, Ou encore perdu, rêvant de la beauté du passé.
Viens donc le soir, quand le soleil peint l'horizon en jaune orangé, L'heure de ranger ordinateurs et travail inachevé, Pour enfin mérité tout le salaire d'une vie.
Je frappe à la porte, impatient d'entendre ses pas, si petits, Mais aussi bruyants qu'un volcan en éruption, Son sourire, quand elle se jette dans mes bras, et crie, "PAPA", Me foudroie de joie, provoque palpitations, Et sur mon visage, totale et inconditionnelle illumination.
Une fois vomis, sans heurt, Les sentiments larvaires Pondus dans mon cœur Par leurs regards pervers
Une fois, libre et soulagée Du flux alvin de rancoeur En moi, lentement semées Par tous ces beaux-parleurs
Une fois rafistolées, les racines De ma féminité mise en pièces Par les duplicités masculines Et retrouvée, ma hardiesse…
Alors seulement s’ouvriront mes oreilles Et renaitra mon cœur pour accueillir Ton amour, ta bague couleur vermeille Et ta promesse d’une vie d’amour sans ire
Ainsi soit il Va pleurer dans les draps d’une autre Car c’est bien là ton ultime argument Et comme à ton habitude tu t’y vautres Je feins de te croire mais je sais que tu mens Tu le dis souvent, chez moi t’inspire tristesse Sous ses caresses tu atteins le mont « ivresse »
Ainsi soit il Nos disputes deviennent étouffantes Tu as besoin d’air, tu appelles cela respirer Je sais que tu veux plutôt la renifler Voir ce qu’il y a sous ses jupes bouffantes Ce qui se cache dans chacune de ses fentes
Ainsi soit il Qu’elle vienne donc partager notre quotidien Notre train-train et ce qu’il nous reste de pain Plus que moi elle connait le chemin de ton lit On verra si elle t’appelle toujours son paradis Ou si dès le lendemain elle te traitera de maudit
Serait-ce la naïveté qui danse sur ce visage Qui comme pourrait l’être un paradoxe Le rend si agréable à voir, tel un paysage, Pourtant reflet d’une beauté peu orthodoxe.
Serait-ce au lieu de la naïveté, de la candeur Fraîcheur rafraîchissante, petite lueur Qui déambule librement près de ses yeux Puis fait de ce visage, un tableau si précieux.
C’est peut-être cette vue, chancelante Des yeux plissés, qui font l’effort parfois de voir Ces mimiques qui se dessinent et qui plantent Le décor… sans apparat qu’il plaît de revoir.
C’est certainement le sourire, richement ingénu Chargé de « vrai » ou de je-ne-sais-quoi d’inconnu Ou c’est un tout, charmant, doux pour le regard Qui apprécie parfois le rencontrer parfois par hasard.
Les derniers jours Ceux qui précèdent la mort, Comme toujours, Sont remplis d'amour.
Le temps s'allonge sous la volonté De ne jamais voir la fin arriver Alors ensemble vous, amants, réécrivez, Les derniers instants en éternité.
Les attentions s'étendent Bien au-delà des habitudes. Les gestes d'affection se répandent Pour retarder la solitude.
Les amants plus aimantés Ont l'étreinte bien agitée De leur corps donc, tout se prouver Bien plus que leur désaccord ne peut éprouver
Pendant les derniers jours… Ils parlent beaucoup d'avenir Conscients de se mentir Mais mieux vaut s'accrocher Plutôt que s'écrouler.
Puis le dernier jour Le silence est une forme de ponctuation De l'un, la colère exprime la déception De l'autre, l'apparente passion de toujours Eteinte, comme s'il n'y a jamais eu d'amour.