Mais les voilà qui crient à la famine.
Ah ces hommes de très bas fond !
L’on a beau être forts, beaux et bons
Ils trouvent toujours la bête qui incrimine.
On a fait des ponts !
Et des routes, pour ne pas s’arrêter en chemin;
Pour qu’ils nous acclament des deux mains,
Des ponts et au bout, des ronds-points, partout :
Tant qu’ils tournent en rond et voient flou
Nous gagnerons du temps, du temps précieux
Du temps à perdre dans des discours pompeux,
À pérenniser quelques erreurs du passé
Ou à violer une loi réclamé poing au ciel pointé.
On a fait des ponts !
Mais ils parlent encore d’indépendance !
Qui donc a enseigné l’histoire des peuples grands
À de petits hommes de la plèbe si peu savants ?
Les voilà râblant la fournaise avec violence
Scandant des refrains qui sifflent au vent
Et au oreilles du temps, qui a bonne mémoire
Mais aucune force dans les bras, il faut croire
Vu que ce n’est pas le temps qui chasse le méchant
Mais une foule en colère, à même de passer le pont.
3