Ces mots pèsent des tonnes au fond de la gorge,
Pour les sortir, il faut de la force, du courage.
Vous parlez, encore et encore, sans rien dire pourtant,
Car vous évitez soigneusement, le plus important.
Je vous écoute tout de même, maudite courtoisie!
Je réponds par des monotones monosyllabes, non/oui
J’attends impatiemment ces mots que vous n’osez
En imaginant les dégâts qu’ils pourraient causer.
Mais mes yeux mentent mal, vous savez, je sais
Mes tiques nerveux, les maîtriser, en vain, j’essaie.
… Et vous parlez encore de banales mondanités,
Non! je n’ai point envie de reprendre du thé!
Allez! Parlez! Je n’en mourrai pas, pas à l’instant
Dans mon cœur saignant, j’ai déjà trois de vos couteaux,
Vous n’avez point besoin de mettre autant de gants,
Pour me planter cet ultime coup, dans le bas du dos.
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