Venez donc me dire que c’est un sport d’adulte !
C’est d’un coup sifflet de couleur, jouet d’enfant
Que l’entame est donnée à l’heure, tel un culte
Qui les emporte loin, deux mi-temps durant.
Et voyez comme ils se tiraillent
À onze contre onze, pitoyables bambins
S’efforçant d’attraper une balle seule, une balle
Comme un graal prisé qui n’est que coupe de vin.
Mais le pire est sur le sofa, frappant des pieds au sol,
Mimant un tir, m’ignorant, ouvrant une autre bière
Alternant entre colère et hourra pour un goal
Ou beuglant si un tacle est posé par derrière.
Et moi, stoïque devant leurs petits ébats
Qui se prolongent hors du terrain parfois,
Rageuse peu importe la saison, le championnat
De voir mon homme jouir plus fort qu’en moi
Dès qu’il y a du foot, une pelouse et un écran.