Commentaire de l’auteur: « laissez une vierge vous parler de son premier amour, son premier amant »
Viens, de ta griffe, écorche mon âme.
Après tout, je ne suis qu’une femme.
Pour toi, une autre dans une pléthore,
Mais tu es le seul à avoir visité mon corps.
Va et jette tes faveurs dans la plèbe.
Tu as bien raison. Dieu t’a fait Éphèbe*,
Je ne suis, bien sûr, pas la seule à le voir
Car nous sommes un harem à t’avoir.
Pars et égraine lentement ton chapelet,
Formé de nos cœurs, unis par un fil barbelé
Raconte que mon corps, sous toi, s’est plié
Et que tu l’as possédé sans y être prié.
Va-t-en avec un corps, celui d’une pucelle
Echangé contre un cœur, rouge de séquelles.
Tu m’oublieras demain, quand moi je sais le pire
Je penserai toujours à toi, avec l’œil qui transpire.
(*) Ephèbe: Dans la mythologie grecque, jeune homme d’une grande beauté
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