Pouliche sauvage, le charmeur t’a domptée!
A ses désirs tu as soumis toute ta beauté!
Combien de cavaliers se sont brisés la nuque
A vouloir cette croupe qui perdrait un eunuque?
Hélas, la belle, tu n’es qu’une bête de plus
Ajoutée à son tableau de charme, sans plus!
Maintenant que tu es assise, sage, à ses pieds,
Il s’en va vers d’autres sauvageonnes à défier.
Armé de mots, d’histoires, de contes et de rêves,
Il est reparti à la conquête de la gloire du dompteur,
Incapable de s’accorder, un instant, ni paix, ni trève
Car ce qui le meut, c’est moins la gloire que la peur.
La peur d’être à son tour charmé et sans défenses
Face à des dents blanches, innocentes, espiègles
D’un mastodonte à la fois félin et câlin: La déchéance,
Que ne saurait vivre celui qui fit nager l’aigle!