Le bateau avance inexorablement
Nos terres sont loin depuis longtemps
Les marins s’affairent sur le pont
L’océan est notre seul horizon
La nuit, difforme et inconnue, nous fait peur
Que nous réserve son silence et son opaque noirceur
L’odeur, de crasse et de sueur mêlée
D’excréments et de nourriture avariée
De plaies infectées et de cadavres décomposés
A emplie la cale du navire négrier
Dans ce théâtre où se joue l’horreur
Nous sommes à la fois acteurs et spectateurs.
Mes yeux dans l’obscurité ont du mal à percevoir
Et mon esprit torturé a du mal à y croire.
Insensible aux lamentations de mes pairs
À leurs psaumes et à leurs prières
J’entends un étrange murmure dans l’air
Rythmé par le duo des vagues et des fers.
C’est le requiem lugubre de nos frères
Qui reposent au fond de la mer
Chants inaudibles à travers la brume
Chants nostalgiques à travers l’écume
Chants funéraires qui bercent nos nuits
Car l’âme survit seul le corps périt.
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