Du couloir on pouvait entendre des chuchotements
C’était leurs doux murmures
Cela faisait deux heures d’horloge
Qu’ils se délectaient de se parler
Qu’ils se régalaient de s’écouter
Ils adoraient ça
Parce que ces échanges étaient spéciaux
Parce que ces instants étaient précieux
Ils étaient assis
Face-à -face
Leurs visages étaient contigus
Si proches
Qu’ils respiraient le même air
Qu’ils n’avaient pas besoin d’élever la voix pour s’entendre
Même qu’ils n’avaient pas besoin de s’entendre pour se comprendre
Ils étaient fusionnels
Leurs yeux légèrement humides scintillaient d’un rare éclat
De temps en temps, ils arrêtaient de parler pour se regarder
Dans ce silence négocié, un soupir était lâché
Ils baissaient alors délicatement leurs paupières
fermant leurs yeux pour profiter des vagues d’émotions qui les traversaient
fermant leurs yeux pour contrôler les sensations qui les envahissaient
Entre leur corps, plus rien ne faisait barrière
Ni les vêtements qu’ils avaient mis pour paraître mutuellement élégants
Ni même le vide qui maintenait habituellement une distance socialement acceptable entre eux
Une caméra thermique aurait vu la chaleur qui se dégageait d’eux
Une chaleur aussi intense que la passion qu’ils se vouent
Un voyant aurait vu une magnifique enveloppe de volupté autour d’eux
Sur le dos de chacun leurs mains maintenaient ce contact sensuel
Sur leurs hanches respectives, leurs pieds se croisaient
Leurs poitrines liées, leurs ceintures jointes
Ils étaient brûlants et tremblants
Tremblants au contact de leurs sueurs fraîches
Brûlants de la fièvre amoureuse qui les frappaient
Le reste de leur corps ne pouvait s’entremêler au delà du contact déjà établi
Par leurs regards, ils pouvaient plonger dans l’âme de l’autres
Les natures fusionnelles sublimaient cet instant
Là il n’y avait pas de mouvement
Pas de va-et-vient
Pas de rythme
Ils ne voulaient pas que ce soit bestial
Ils ne voulaient pas que ce soit commun
Ils voulaient une communication permanente
Une fusion alchimique
Dont les flots se propageaient dans chaque perimètre de leurs corps
Cet instant était magique, semblait infini
Ils ne voulaient pas qu’ils s’interrompent
Ils voulaient que ça reste ainsi
Mais leur corps ne pouvait supporter ce magnétisme
L’intensité de leur regard augmentait
Les battements de leurs cœurs s’accéléraient
Derrière cette porte on n’entendait plus de murmures
Juste le rythme effréné de leur respiration qui montait
Leurs bouches s’entrouvraient pour prendre plus d’air
Puis leurs lèvres brûlantes s’entremêlaient dans un baiser si long, si fort
Portant les battements de leurs cœurs à leur point culminant
Dans un gémissement mutuel leurs corps craquèrent
Libérant leurs fluides respectifs
En même temps que des cris inexpliqués et incontrôlés
Puis de grands soupirs
Après avoir repris du souffle
Ils fondaient dans un baiser langoureux
Dans une tendre étreinte
Leurs corps affaiblis échouaient délicatement dans ce lit
Toujours entrelacés
Leurs yeux reflétaient plus fort que jamais
Toute l’admiration qu’ils se vouaient
A ce moment là , ils se demandaient ce qu’ils feraient
De toute la force de cette attraction réciproque */*