Les armes n’ont hurlé que deux mois,
Assez pour répandre désolation pendant dix ans,
Assez pour qu’on accorde crédit aux médisants,
Assez pour qu’on oublie qu’on est frère, toi et moi.
Ils sont légion, les nôtres aux champs d’honneur,
Tombés, alors qu’ils n’étaient point pour eux l’heure
Le temps aura pansé des blessures certes,
Mais ne nous rendra jamais nos pertes.
Nous devons plus d’une prière pour le repos de ces âmes
Tourmentés, qui n’auront le sommeil éternel
Que lorsque nous, les vivants auront enterré le fiel
Qui nous a fait couler sang comme larmes.
La paix n’est pas l’absence de guerre
Nous en avons fait l’amer expérience dix ans
Il est temps de passer à autre chose maintenant
Nous avons un pays à rebâtir, une nation à refaire.